Les métiers en pénurie au Luxembourg : une analyse des métiers n'exigeant pas un diplôme universitaire

Le marché du travail luxembourgeois est en constante mutation du fait notamment de la digitalisation, des nouvelles réglementations (par ex. Règlement Général sur la Protection des Données - RGPD, Know Your Customer - KYC), des tendances sociétales comme le changement des habitudes de consommation (par ex. livraison à domicile), ou de la croissance économique de certains secteurs tirés par les changements démographiques (e.g. construction, soins de santé pour les personnes âgées). Selon les derniers chiffres de l’Agence pour le développement de l’emploi (ADEM), le nombre de demandeurs d’emploi résidents disponibles (14 133) est proche du nombre de postes vacants déclarés (13 332). Par contre, il existe souvent une inadéquation entre les deux côtés. L’adéquation des compétences entre offre et demande est ainsi au cœur des grands défis à venir pour le marché du travail luxembourgeois. Dans ce contexte, le LISER, l’ADEM et le portail pour l’emploi Jobfirst collaborent à un projet de partenariat public-privé du FNR. Ce projet LOWSKIM se focalise sur les métiers ne requérant pas de diplôme universitaire, champ d’action de Jobfirst. Avec la présente étude, il vise à identifier, à partir des offres d’emploi publiées à l’ADEM, les métiers en pénurie, c’est-à-dire, ceux avec le plus grand déséquilibre entre offre et demande de main d’œuvre. Il vise ensuite à mesurer l’intensité de la pénurie ainsi que l’intensité des tâches routinières de ces métiers pouvant faciliter leur automatisation du fait des progrès de la robotisation. Il présente enfin quelles sont les compétences demandées dans ces métiers entre 2015 et 2021. Les métiers en pénurie identifiés ne font pas tous face au même risque d’automatisation. Alors que pour les métiers en pénurie hautement automatisables, la question de la pénurie se posera sans doute moins à l’avenir, il est important d’identifier les principales compétences requises dans les métiers en pénurie faiblement automatisables. Cette identification est utile pour aider les décideurs publics et les instituts de formation dans la définition des programmes de formation professionnelle initiale et continue. Elle pourra également aider les demandeurs d’emploi et les futurs salariés dans leur choix de formation en se formant aux compétences valorisées dans les métiers en pénurie les moins automatisables.