Mobilisation associative et politique des citoyens maliens : les disparités socioéconomiques et régionales

Le degré d'engagement associatif et/ou politique des citoyens constitue le thermomètre du dynamisme démocratique et civique d'un pays. Cet engagement est notamment indispensable dans les jeunes démocraties encore fragiles et pauvres comme celle du Mali. Il s'agit, dans le cadre de cette étude, d'évaluer, à l'aune de la participation politique et associative, l'engagement citoyen au Mali. Pour ce faire, nous mobilisons deux sources de données: les modules Démocratie/Gouvernance et Pauvreté subjective de l'Enquête Légère Intégrée auprès des Ménages (ELIM) de 2006 et les rapports administratifs issus des élections nationales. Les résultats montrent que même si environ la moitié des Maliens a déjà participé à des activités ayant trait à la vie politique (implication dans les activités d'un parti politique, discussion de sujets politiques avec des proches, etc.) la participation aux scrutins, qui constitue tout de même un moment politique majeur, n'est que l'apanage d'une faible minorité (36% de taux de participation lors de la présidentielle de 2007). Un autre résultat important est que les catégories sociales favorisées (selon l'éducation ou niveau de vie) participent plus aux activités politiques que les plus défavorisées alors qu'au niveau de la participation associative, les différences sont moins nettes et surtout sont en faveur des plus défavorisées. Le fait que ces catégories sociales défavorisées soient moins présentes sur le champ politique constitue un handicap pour la jeune démocratie malienne et il serait urgent de mettre en place des actions correctives.