TY - BOOK
T1 - Sentiment de vulnérabilité sur le marché du travail luxembourgeois et pratiques managériales
AU - Hauret, Laetitia
PY - 2016
Y1 - 2016
N2 - Si de nombreuses études se sont intéressées à identifier les groupes vulnérables sur le marché du travail, moins nombreuses sont celles qui se sont intéressées au sentiment de vulnérabilité des salariés. Or, la perception que les salariés ont de leur vulnérabilité sur le marché du travail est importante à étudier en raison de ses effets négatifs sur leur bien-être et leur santé. Dans ce contexte, cet article s'intéresse aux deux composantes du sentiment de vulnérabilité que sont l'instabilité estimée de l'emploi et le coût attendu de la perte d'emploi. Plus précisément, il cherche à répondre à deux questions : le sentiment de vulnérabilité est-il répandu sur le marché du travail luxembourgeois ? Les pratiques managériales, mises en place par les entreprises, sont-elles liées au sentiment de vulnérabilité des salariés ? Afin de répondre à ces questions, deux sources de données ont été mobilisées : l'enquête Conditions de travail et qualité de vie au travail, menée en 2013 au Luxembourg, et l'enquête Européenne sur la qualité de la vie de 2011. Les résultats montrent que la situation des travailleurs résidents au Luxembourg apparaît un peu plus favorable que celle des pays voisins. En effet, si au Luxembourg, en 2011, la crainte de perdre son emploi est aussi répandue parmi les travailleurs résidents qu'en Allemagne et en Belgique, la crainte de ne pas retrouver un emploi à salaire équivalent y est moins prononcée. Lorsque l'étude ne se limite pas aux seuls résidents, on constate qu'en 2013 au Luxembourg, un salarié sur cinq non intérimaire du secteur privé ayant au moins six mois d'ancienneté dans son entreprise estime avoir un risque élevé de perdre son emploi et sept sur dix jugent qu'ils leur seraient difficiles de retrouver un emploi équivalent s'ils venaient à perdre leur emploi actuel. Les résultats montrent, enfin, que bien que le sentiment de vulnérabilité des salariés soit lié aux caractéristiques sociodémographiques et au contexte économique, les pratiques managériales des entreprises entrent également en ligne de compte. Les salariés qui travaillent dans une entreprise où la politique de communication interne est développée ou qui bénéficient de politique de formation continue se sentent, toutes choses égales par ailleurs, moins vulnérables sur le marché du travail luxembourgeois que les salariés ne bénéficiant pas de ces pratiques managériales. Les analyses menées ne permettent, toutefois, pas d'étudier l'existence d'une relation causale entre les pratiques managériales et le sentiment de vulnérabilité.
AB - Si de nombreuses études se sont intéressées à identifier les groupes vulnérables sur le marché du travail, moins nombreuses sont celles qui se sont intéressées au sentiment de vulnérabilité des salariés. Or, la perception que les salariés ont de leur vulnérabilité sur le marché du travail est importante à étudier en raison de ses effets négatifs sur leur bien-être et leur santé. Dans ce contexte, cet article s'intéresse aux deux composantes du sentiment de vulnérabilité que sont l'instabilité estimée de l'emploi et le coût attendu de la perte d'emploi. Plus précisément, il cherche à répondre à deux questions : le sentiment de vulnérabilité est-il répandu sur le marché du travail luxembourgeois ? Les pratiques managériales, mises en place par les entreprises, sont-elles liées au sentiment de vulnérabilité des salariés ? Afin de répondre à ces questions, deux sources de données ont été mobilisées : l'enquête Conditions de travail et qualité de vie au travail, menée en 2013 au Luxembourg, et l'enquête Européenne sur la qualité de la vie de 2011. Les résultats montrent que la situation des travailleurs résidents au Luxembourg apparaît un peu plus favorable que celle des pays voisins. En effet, si au Luxembourg, en 2011, la crainte de perdre son emploi est aussi répandue parmi les travailleurs résidents qu'en Allemagne et en Belgique, la crainte de ne pas retrouver un emploi à salaire équivalent y est moins prononcée. Lorsque l'étude ne se limite pas aux seuls résidents, on constate qu'en 2013 au Luxembourg, un salarié sur cinq non intérimaire du secteur privé ayant au moins six mois d'ancienneté dans son entreprise estime avoir un risque élevé de perdre son emploi et sept sur dix jugent qu'ils leur seraient difficiles de retrouver un emploi équivalent s'ils venaient à perdre leur emploi actuel. Les résultats montrent, enfin, que bien que le sentiment de vulnérabilité des salariés soit lié aux caractéristiques sociodémographiques et au contexte économique, les pratiques managériales des entreprises entrent également en ligne de compte. Les salariés qui travaillent dans une entreprise où la politique de communication interne est développée ou qui bénéficient de politique de formation continue se sentent, toutes choses égales par ailleurs, moins vulnérables sur le marché du travail luxembourgeois que les salariés ne bénéficiant pas de ces pratiques managériales. Les analyses menées ne permettent, toutefois, pas d'étudier l'existence d'une relation causale entre les pratiques managériales et le sentiment de vulnérabilité.
KW - coût attendu de la perte d'emploi
KW - insécurité de l'emploi
KW - pratiques managériales
KW - sentiment de vulnérabilité
M3 - autre rapport
T3 - Les rapports du LISER
BT - Sentiment de vulnérabilité sur le marché du travail luxembourgeois et pratiques managériales
PB - LISER
ER -