Une période de prospérité est-elle avantageuse pour les relations professionnelles ? Une réponse adaptée au cas du Luxembourg

Très souvent les institutions des relations professionnelles connaissent diverses secousses ou au moins certains mouvements lorsqu'une crise apparaît dans la croissance économique ou encore lorsque des troubles se font jour quant à la situation de l'emploi dans un pays. Ce fut le cas au Luxembourg en 2006 lorsque le Comité de coordination tripartite accoucha d'un important accord national visant à corriger un certain nombre de déséquilibres touchant aux finances publiques, à la situation du marché de l'emploi, au logement et à l'inflation. Cet événement mit en lumière une véritable « panne » dans la prospérité du pays. Quelles en furent les conséquences sur le plan des relations professionnelles ? C'est la question à laquelle ces quelques pages tentent de répondre. Pour y parvenir, il sera procédé à une analyse de l'accord tripartite du 28 avril 2006 et à sa concrétisation partielle à travers le fameux projet de loi 5611 qui fit couler beaucoup d'encre en son temps. Les réactions patronales, syndicales et politiques seront ainsi passées au crible et analysées. Quelques réflexions sur le rôle du Comité de coordination tripartite, organe majeur des relations professionnelles luxembourgeoises, apparaîtront aussi. Les conclusions mettront également en lumière la difficulté présente à pénétrer davantage en détails le modèle luxembourgeois de relations professionnelles. Le texte compris dans ces pages a fait l'objet d'une communication orale par son auteur le 5 juin 2008 au cours du congrès annuel de l'Association canadienne des relations industrielles (ACRI), organisé sur le campus de la University of British Columbia à Vancouver (Canada). Ce congrès avait pour thème « Une période de prospérité est-elle avantageuse pour les relations industrielles ? »