De nouvelles aptitudes face à la surcharge informationnelle

Détails du projet

Description

L'outil numérique, essentiel à nos activités, a déferlé dans le monde professionnel, offrant aux organisations une agilité sans précédent. Cependant, cette utilisation de plus en plus intense des moyens de communication digitaux, engendre un nouveau phénomène : la surcharge informationnelle, autrement dit, l'infobésité, avec des conséquences majeures sur le bien-être et la performance des salariés. Ceux-ci sont en effet de plus en plus équipés pour recevoir leurs messages mais mal préparés à les traiter. Ils disposent des moyens, mais pas encore de la méthode. Le phénomène, peu exploré est pourtant en explosion et les cas de stress chroniques ou de comportements addictifs liés à une sur-connexion des salariés se multiplient. Il est indispensable aujourd'hui de s'armer contre ce problème de société grandissant en permettant aux salariés de gagner de nouvelles aptitudes essentielles pour évoluer dans un environnement professionnel de plus en plus digitalisé. C'est une facette indispensable pour assurer une force de travail réellement « tech-savvy » et faire en sorte que la digitalisation affecte chacun de manière positive. Les organisations elles-mêmes devront mettre en place des solutions pour canaliser et orienter les flux informationnels, ce qui suppose également de nouvelles compétences managériales et organisationnelles. La surcharge informationnelle en chiffres 64 secondes. C'est le temps qu'il nous faut pour reprendre le fil de notre pensée après avoir été interrompus par l'arrivée d'un message. Donnée non négligeable sachant que, d'après une étude de Radicati group menée en 2017, ce sont en moyenne 88 courriels qui atterrissent au quotidien dans la boîte d'un salarié, sans compter les multiples sms, notifications skype, tweets ou autres qui ont désormais leur place dans la sphère professionnelle... Les cadres sont particulièrement concernés et dédient en moyenne plus de 5 heures par jour à consulter leur messagerie (5,4 heures en Europe et 6,3 aux Etats-Unis selon une étude menée par Adobe). Selon une étude de l'Observatoire français de la RSE (ORSE, 2011), 70% des managers déclarent souffrir de surcharge informationnelle. Ce projet permettra d'évaluer plus précisément la situation actuelle pour le Luxembourg. Des conséquences majeures au travail Comme le note le Luxembourg Quality of Work Index 2017, « les travailleurs exposés à un degré de digitalisation élevé de leur travail constatent une charge mentale plus élevée, effectuent plus souvent leur travail dans l'urgence, ont une plus grande charge émotionnelle ». L'usage intensif de contenus d'information numérique provoque de réels symptômes. Ce « trop d'informations » conduit à des troubles psychologiques et psychosociaux potentiellement importants. Une perte de sens, se traduisant concrètement le plus souvent par des signes de désengagement et un manque de curiosité. Des pertes de mémoire, des difficultés de prise de décisions face à des informations qui arrivent en flux et non des données fixes. Plus grave, des dysfonctions cognitives et des problèmes de santé. Ces sur-sollicitations numériques sont donc un obstacle à la productivité intellectuelle des individus et peuvent les conduire à un stade de fatigue et de léthargie particulièrement avancé, c'est ce que avait déjà corroboré une étude menée en 2005 par Hewlett Packard et TNS Research sur le sujet. Selon des tests cliniques effectués par Glenn Wilson, psychiatre à la célèbre université londonienne de King's College, le QI des personnes dont le travail est fortement distrait par des messages extérieurs s'écroule de 10 points. Si l'infobésité provoque de l'atonie chez certains, elle engendre des comportements boulimiques et d'hypervigilance chez d'autres. On parle alors d'un réel phénomène d'addictions comportementales. Une anxiété d'un genre nouveau s'installe: le FOMO, Fear of Missing Out, cette crainte qu'une information importante puisse vous échapper frappe de plus en plus d'individus en contexte professionnel. Les smartphones, véritables atèles digitales, sont devenus l'arme redoutable pour assouvir cette pulsion en tout contexte. La nomophobie (contraction de « no mobile phobia ») fait logiquement son apparition. Une enquête menée au Royaume-Uni a ainsi révélé que plus de la moitié des sondés se sentaient « anxieux » quand leur portable était éteint ou quand il n'était pas près d'eux. Selon TNS Ilres, 26% des résidents Luxembourgeois déclarent qu'ils seraient incapables de se passer de leur téléphone pendant 48h. (38% chez les 16-24 ans, étude 2017). On parle même d'un Internet Addiction Disorder (IAD) notamment traité en Asie. Finalement, cette culture de l'interruption permanente et de l'urgence factice ferait écran à un travail réellement collaboratif, inhiberait la créativité et empêcherait la mémorisation et concentration sur des sujets de fonds nécessitant une réflexion non constamment perturbée. Pour échapper au diktat des emails et autres pop-ups, certaines entreprises recherchent des solutions. Suite aux différents travaux menés par IMS Luxembourg sur la thématique du bonheur au travail (organisations de conférences et publication d'articles), de nombreuses entreprises ont émis le souhait de creuser cette problématique. Cette question vient s'inscrire dans un des trois volets de la Responsabilité Sociale des Entreprises, le volet « People » et notamment la section « Workforce & Well being », une des expertises d'IMS Luxembourg. Ce projet propose de comprendre les ressorts de ce phénomène appliqué à des organisations luxembourgeoises, d'explorer et de tester des solutions tant au niveau organisationnel qu'individuel permettant le développement de nouvelles aptitudes en environnement digitalisé. OBJECTIFS III. Promouvoir l'acquisition de nouvelles compétences : Objectif spécifique III.1 : Une meilleure égalité d'accès à l'apprentissage tout au long de la vie pour toutes les catégories d'âges dans un cadre formel, non formel ou informel, la mise à niveau des savoirs, des aptitudes et des compétences de la main-d'oeuvre et la promotion de parcours d'apprentissage souples passant notamment par une orientation professionnelle et la validation des compétentes acquises L'objectif principal de ce projet est de faire face aux nouveaux besoins en savoirs organisationnels et individuels induits par l'accroissement des flux informationnels numériques. Il s'agit de permettre aux organisations et salariés, grâce à l'acquisition de nouveaux savoirs et aptitudes, de mieux maîtriser l'impact du digital sur la vie professionnelle. Ceci afin d'améliorer bien-être au travail et temps productif. 1. Faire face aux besoins de la digitalisation en décryptant ce nouveau phénomène associé, avec le concours des différentes parties prenantes (Ministères, chercheurs, experts, entreprises, salariés, associations) 2. Préparer les salariés en les formant aux impacts du digital sur leur bien-être et temps productif 3. Mobiliser et engager les entreprises, tester de nouvelles pratiques et de nouvelles cultures de collaboration et former les managers 4. Sensibiliser les acteurs à la surcharge informationnelle et aux solutions éprouvées
L'acronymeINFO FLOW SAVVY
statutFini
Les dates de début/date réelle29/04/1931/12/19

Financement

  • IMS Luxembourg