Bilan démographique et analyse de l'union libre.

Le XXe siècle a été le siècle de l'éclatement des modèles familiaux dans l'ensemble des sociétés modernes. Le modèle familial dit « nucléaire » - un couple vivant avec ses enfants- a été, en moins d'un siècle, remis en cause. Il n'existe plus un modèle familial unique mais une multitude de modèles : la famille peut être monoparentale, recomposée, avec des demi-frères ou soeurs, des beaux-parents ou des beaux-enfants, menée par un couple marié ou en union libre. Ce siècle a également été le siècle de la décohabitation. La taille moyenne des ménages s'en est trouvée nettement réduite : de 4,51 personnes par ménage en 1900, le Luxembourg ne compte plus que 2,51 personnes par ménage un siècle plus tard. En 2002, Mathias KUEPIE mettait en avant l'individualisation des comportements pour expliquer les mutations des structures familiales observées au Luxembourg au cours du XXe siècle. En l'occurrence, au niveau des pratiques matrimoniales et familiales, l'individualisation des comportements s'est traduite notamment par un premier mariage plus tardif, une montée de la vie en célibataire, une augmentation du nombre des divorces, et une décohabitation entre les parents-âgés et leurs enfants-adultes. Au cours des dernières décennies, l'Etat s'est positionné en accompagnateur de l'évolution des structures familiales avec des réformes telles que le divorce par consentement mutuel ou le partenariat. L'objet de ce rapport est de : (1) fournir des données récentes sur la composition des structures des ménages et des structures familiales au Luxembourg et proposer un bilan de leur évolution depuis les années 1970, (2) présenter de manière détaillée la place grandissante prise par l'union libre dans les modes de cohabitation au Luxembourg.