Les enfants pauvres au Luxembourg et en Europe. Comment se positionne le Luxembourg, comparativement aux autres pays de l'Europe, du point de vue de la pauvreté des enfants ?

Se situant dans le cadre européen, où la lutte contre l'exclusion sociale est un objectif nouvellement affirmé, cette étude a pour objet de positionner le Luxembourg par rapport aux autres pays d'Europe en ce qui concerne la pauvreté des enfants. Son originalité est de conjuguer plusieurs approches méthodologiques. Ainsi, tout d'abord, cette étude combine différentes définitions de la pauvreté : pauvreté monétaire en premier lieu, puis pauvreté considérée dans un sens plus large, en termes de conditions objectives d'existence puis en termes de difficultés subjectives. Ensuite, en ce qui con¬cerne la pauvreté monétaire, cette étude utilise différents seuils de pauvreté, dans l'objectif de voir si les résultats y sont très sensibles. Enfin, cette étude est fondée sur plusieurs indicateurs de pauvreté monétaire, parce que ces indicateurs n'insistent pas tous sur le même aspect de la pauvreté : le taux de pauvreté dénombre les enfants pauvres, alors que d'autres indicateurs ajoutent à ce dénombrement, certes important, la notion d'intensité de la pauvreté, ou celle d'inégalité parmi les enfants pauvres. Par ailleurs, s'ajoute le choix d'avoir tenté de mettre en lumière des facteurs qui pourraient être asso¬ciés avec la pauvreté des enfants. Les principaux résultats sont les suivants : au premier abord, il apparaît que les enfants résidant au Luxembourg se situent à une mauvaise place dans le classement européen (10e sur 14 pays) si l'ana-lyse repose sur l'indicateur classique que constitue le taux de pauvreté. Mais l'image est tout autre dès lors que les critères d'analyse changent. Et, ce qu'il faut finalement conclure de cette analyse, c'est que, avec une mesure relative de la pauvreté, il y a certes un pourcentage assez conséquent d'en¬fants pauvres au Luxembourg, mais que ces derniers ne le sont pas très gravement. Par conséquent, leur niveau de vie, leurs conditions d'existence et les aspects subjectifs les classent tous à un rang bien meilleur (du 1er au 3e selon l'indicateur retenu).