Pauvreté des enfants dans l'Union Européenne et transferts sociaux : quels liens entre générosité, ciblage, efficacité, efficience et équité ?

Anne Reinstadler, Bruno Jeandidier

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    Résumé

    La littérature francophone appréhende rarement la pauvreté en retenant l'enfant comme unité d'analyse ; à l'inverse, une littérature anglo-saxonne relativement abondante aborde ce sujet sans doute parce que la pauvreté infantile est beaucoup plus importante aux États-Unis et en Grande-Bretagne que dans les pays de l'Europe continentale. Une telle approche se justifie au moins selon deux points de vue : du point de vue économique, l'enfant constitue l'investissement fondamental en capital humain pour la société à long terme et, du point de vue de l'éthique sociale, l'enfant doit être protégé par la collectivité dans la mesure où il n'est pas acteur de sa situation socio-économique, il bénéficie ou subit celle de ses parents. Dans cette double perspective, les systèmes de transferts sociaux ciblés sur les enfants et/ou les familles constituent un outil central des politiques publiques. Notre analyse porte sur l'impact des seuls transferts spécifiques, d'une part, aux enfants et/ou, d'autre part, aux familles pauvres (et non sur l'ensemble des transferts). Les transferts produisent des effets directs sur les niveaux de vie monétaires des bénéficiaires, mais également des effets indirects sur les comportements économiques des agents (qu'ils soient ou non bénéficiaires) en créant des incitations. Nous limitons cependant notre analyse aux seuls effets directs. Notre évaluation repose alors sur une analyse en termes d'efficacité, d'efficience et d'équité. Premièrement, les transferts sont évalués au regard de l'objectif très général de garantie d'un niveau de vie minimum : critère d'efficacité. Deuxièmement, quels que soient les régimes de protection sociale, les systèmes de transferts sont généralement fondés sur des concepts d'équité. Troisièmement, l'évaluation nécessite également que l'on compare les effets aux coûts des transferts et ce, afin de pouvoir juger si les objectifs sont atteints au moindre coût : critère d'efficience. L'intérêt d'un tel critère d'évaluation peut être renforcé dans le contexte d'une éventuelle contradiction entre équité et efficacité. Enfin, nous prolongeons notre analyse au-delà de ces trois critères d'évaluation, notamment en cherchant à tester l'éventuel lien entre ces derniers et deux caractéristiques structurelles des systèmes de protection sociale : le niveau de générosité des transferts et le degré de ciblage (versus d'universalité) des prestations. Les comparaisons internationales des systèmes de protection sociale ont conduit à l'identification de différences et de ressemblances entre ces systèmes. Dans ce domaine d'analyse, la classification des régimes de protection sociale proposée par Esping-Andersen [1990] a distingué trois types de régimes : les régimes libéraux, les régimes conservateurs corporatistes, et les régimes de type social-démocratique. D'une certaine manière donc, nous nous proposons de traiter la question de la pertinence de cette classification au regard de l'impact de certains transferts sociaux sur la pauvreté des enfants.
    langue originaleFrançais
    EditeurCEPS/INSTEAD
    Nombre de pages30
    étatPublié - 2002

    Série de publications

    NomCahiers PSELL
    EditeurCEPS/INSTEAD
    Numéro135

    mots-clés

    • pauvreté des enfants
    • Union Européenne
    • transferts sociaux

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