Tensions financières et nombre d'enfants dans le ménage : quel lien ?

L'analyse de la pauvreté monétaire est très souvent fondée sur le revenu dont disposent les individus ; c'est alors une approche monétaire objective qu'on utilise. Cette analyse peut être utilement complétée par une approche subjective de la pauvreté monétaire. Ce que l'on observe alors, c'est le sentiment de l'individu quant à l'aisance financière dont bénéficie son ménage du fait de l'ensemble des ressources dont il dispose. Dans le cadre de l'enquête PSELL-3 / EU-SILC 2010, il a été demandé aux ménages de qualifier dans quelle mesure les ressources mensuelles dont ils disposent leur ?permettent de vivre?. Six réponses leur ont été proposées, décrivant la situation comme ?très difficile?, ?difficile?, ?plutôt difficile?, ?plutôt facile?, ?facile? ou ?très facile?. La perception des individus pourrait dépendre de la composition du ménage dans lequel ils vivent : les ménages ayant des enfants pourraient avoir des besoins et donc un ressenti de leur situation différents de ceux qui n'ont pas d'enfants. Cette perception pourrait également être liée à d'autres caractéristiques des ménages ? notamment leur situation en termes de pauvreté objective. Il se pourrait enfin que ce lien entre pauvreté subjective et pauvreté objective soit, à son tour, différent selon le nombre des enfants, si ceux-ci influencent l'acuité avec laquelle les adultes perçoivent leur situation. L'analyse ici tente de répondre à ces trois questions. Pour que la comparaison des ménages avec et sans enfants (âgés de moins de 18 ans) soit pertinente, seuls les ménages dont le chef de ménage a moins de 60 ans ont été sélectionnés.